LA TOUR FANTOME – TOME 01

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Date de parution : 19 mars 2014

Format : Broché

Revue de presse En 1898, la romancière britannique Alice Muriel Williamson publie « A Woman in grey » (« Une femme dans le gris ») l’oeuvre qui la fait connaître jusqu’au Japon, où Ruiko Kuroiwa, dès 1899, traduit l’oeuvre en la revisitant à sa sauce, sous le nom Yûreito. En 1937, c’est le célèbre Ranpo Edogawa qui, à son…

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Quatrième de couverture

Revue de presse

En 1898, la romancière britannique Alice Muriel Williamson publie « A Woman in grey » (« Une femme dans le gris ») l’oeuvre qui la fait connaître jusqu’au Japon, où Ruiko Kuroiwa, dès 1899, traduit l’oeuvre en la revisitant à sa sauce, sous le nom Yûreito. En 1937, c’est le célèbre Ranpo Edogawa qui, à son tour, se réapproprie l’oeuvre de Kuroiwa en en livrant l’adaptation la plus connue à ce jour. A présent, c’est entre les mains de Taro Nogizaka, l’auteur de Team Medical Dragon, que l’oeuvre passe. En s’appuyant sur le texte de 1899 de Kuroiwa, le mangaka nous propose une mise en images très libre du fameux Yûreito, ou la Tour Fantôme en français, en en changeant une nouvelle fois certains rebondissements, mais également en plaçant l’oeuvre dans une période de l’histoire nippone assez peu courante dans le domaine du manga : les années 1950.

A Kobe se dresse depuis longtemps une tour énigmatique, dont les aiguilles, en un siècle, n’ont bougé qu’une seule fois : en 1952, lorsqu’une femme fut retrouvée morte, attachée et mutilée sur les aiguilles de l’horloge, visiblement tuée par sa fille suicidée juste après. Depuis, paraît-il, un fantôme errerait dans cette tour qui, depuis toujours, abreuve les légendes.
En 1954, Taïchi Amano, lui, semble bien loin des mystères de la tour. Jeune homme sans travail, sans ami, sans copine ni famille, il se contente de vivre paresseusement dans un appartement dont il ne paie plus le loyer depuis des mois, en se contentant de parcourir des revues perverses achetées en revendant d’autres livres. Mais sa vie bascule quand il croise son amour du lycée, la belle Megumi Hanazono, journaliste sur le point de se marier avec Tatsuhiko Mitsumura, millionnaire hautain et prétentieux. Ne pouvant s’empêcher de mentir sur sa situation en se faisant passer pour richissime, Amano voit son honneur sauvé par l’arrivée opportune d’un inconnu énigmatique, qui se présente comme son majordome et le fait monter dans sa voiture. Aussi beau et élégant qu’hypnotique et mystérieux, celui-ci, qui se fait nommer Tetsuo Sawamura, donne un bon plan à notre héros sans le sou : le poste de gardien de la célèbre tour fantôme est libre. Mais Taïchi est à peine entré seul dans la tour qu’il se retrouve assommé. Quand il se réveille, il est attaché aux aiguilles de la tour, celles-ci ayant repris leur marche, prêtes à mutiler son corps… Jusqu’à ce que Tetsuo, encore lui, ne vienne à nouveau le sauver pour lui proposer (le contraindre serait plus juste) de participer à sa quête, directement liée à la tour…

La Tour Fantôme s’offre un démarrage pour le moins immersif. Tout prend place dans un Japon des années 1950 minutieusement dépeint par Nogizaka, qui s’applique à faire ressortir les particularités de cette poignée d’années. Alors que le pays est sur la voie de la modernisation et que la presse où travaille Megumi se libéralise, c’est une ambiance rétro qui domine, portée par un gros travail sur les nuances de gris qui offre beaucoup de cachet à l’oeuvre, et par un souci du détail dans les éléments propres à ces années : les carrosseries d’époque, les intérieurs anciens avec vieux téléphones et phonographes, l’architecture et la gastronomie occidentalisées (comme le traditionnel petit déjeuner britannique… un clin d’oeil aux origines premières de l’oeuvre ?), les petits détails historiques (comme le typhon Jane), les vêtements souvent élégants… et les petites références aux oeuvres d’époque comme les premiers films Godzilla, les livres occidentaux comme Anne of Green Gables, et les écrivains dont, évidemment, l’autre adaptateur du livre de Kuroiwa, Ranpo Edogawa (la boucle est bouclée).

C’est dans ce cadre vintage impeccable que débute l’inquiétante aventure de Taïchi. Et l’époque a beau être belle en apparence, elle cache plus d’un secret inquiétant. Les énigmes de l’assassinat sanglant de la tour et de son soi-disant fantôme ressurgissent devant un héros… qui n’a rien d’un héros. Loser laid et paresseux, Taïchi se retrouve presque de force dans l’aventure que lui propose Tetsuo, une aventure où il faudra percer le secret de la tour et du soi-disant trésor qui s’y cacherait. Un trésor qui devient aisément le centre d’attention du jeune homme, qui y voit l’opportunité d’enfin se faire une place dans la société… mais pas forcément de la bonne manière, puisque, non sans un rictus, il se dit qu’il va enfin pouvoir se venger de ceux qui l’ont longtemps dénigré en les soumettant à sa volonté. Le personnage est posé. Et il est loin d’être le seul individu inquiétant.
Déjà, la quête de gloire de Taïchi est bien entretenue par son acolyte, par celui qui l’a emmené presque de force dans cette histoire : le dénommé Tetsuo. Beau, élégant, bel orateur, il affiche son côté hypnotique dès la couverture… mais ne vous fiez pas aux apparences, car il est avant tout un manipulateur de premier ordre, faisant presque ce qu’il veut de Taïchi… pour une véritable raison encore floue, qui se dévoile petit à petit, et de manière de plus en plus inquiétante. Un personnage très ambigu et étonnamment fascinant à suivre, d’autant qu’il nous fait aller de surprise en surprise, que ce soit sur ses motivations, sur son identité, sur son sexe, et sur ce qu’il est prêt à faire ou non pour arriver à ses fins… Le manipulateur est-il également un meurtrier ?

A partir de sa rencontre avec Tetsuo, Taïchi doit donc suivre les directives de ce dernier, et même s’il sait que le beau blond n’est pas totalement digne de confiance, même s’il sait qu’il doit se méfier de lui, il est poussé à suivre ses demandes, parce qu’il y va également de son propre salut. De la bouche de Tetsuo, certaines légendes de la tour se dévoilent, bien que les plus grands mystères s’épaississent au fur et à mesure que le duo avance dans ses plans. Se rapprocher de Megumi devient presque une petite obsession pour Taïchi, tandis que, pour atteindre le trésor, il devient une obligation de duper son monde et de se rapprocher de personnes peu fréquentables, comme le procureur Dokuro Marube qui a racheté la tour, et qui possède lui aussi plus d’un secret malsain et immoral. Pour Taïchi, s’il veut pouvoir accomplir la quête de Tetsuo, il faudra, comme son inquiétant compagnon, devenir vil, manipulateur, méchant, et cela alors même que notre « héros » finit par montrer quelques élans d’altruisme et de générosité quand les pires drames arrivent.
En fait, Taro Nogizaka nous régale avant tout dans ses portraits de personnages quasiment tous malsains, qui ont tous des secrets ou des comportements détestables, allant de la manipulation à l’inceste en passant par le mensonge ou la négligence. Au fil de cette aventure qui ne fait que commencer, il reste difficile de savoir à qui se fier, et les faux-semblants éclatent les uns après les autres, tandis que les rares personnages innocents ne seront rien d’autre que les premières victimes d’une machination captivante. Le crime peut prendre bien des formes…

A vrai dire, dans cette façon de procéder, dans sa peinture de personnages malsains et un peu détraqués, dans son histoire policière étrange et morbide, dans son personnage central aussi hypnotique qu’inquiétant, dans son goût pour les nuances de gris, pour les visages marqués, pour les ambiances rétro et pour les mises en scène minutieuses de meurtres et autres événements sombres, Taro Nogizaka s’offre un style qui n’est pas sans rappeler un peu des romanciers comme, encore lui, Ranpo Edogawa, ou des auteurs de manga appréciant eux aussi ce type d’ambiance et de style visuel, dont Usamaru Furuya dans Je ne suis pas un homme. Après Team Medical Dragon, Taro Nogizaka change de genre et le fait d’excellente manière.

Avec ce premier tome, La Tour Fantôme s’offre des bases très solides, pour un rendu immersif à la fois malsain et fascinant, et une histoire mystérieuse qui a encore tout à dévoiler pour nous surprendre.

(Critique de www.manga-news.com)

Caractéristiques

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EAN : 9782723493529

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Format : Broché

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Poids : 0.202 kilogrammes

Taille : 1.7 cm x 13 cm x 18 cm

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